Une Histoire sur Ndogol

N'DOGOL: L'ÉPOUVANTAIL MYSTIQUE FACE À LA CENTRALE À CHARBON

Comme Rufisque avec Mame Comba Lamb, Dakar avec Mame N'Diaré, Kaolack avec Garou M'Bossé ou encore Saint-Louis avec Mame Coumba Bang...,Bargny dès sa création vers le 13ème siècle aurait dû son salut contre toutes aggressions extérieures (et même coloniales européennes!) à N'Dogol, son génie tutélaire.


Voilà donc que les Bargnoises et Bargnois semblent se rappeler de plus belle à leur protecteur ancestral. N'Dogol, avec l'implantation du "monstre industriel" qu'est la centrale à charbon dont les problèmes liés à sa mise en service effective seraient aujourd'hui attribuables à la manifestation des pouvoirs mystiques n'dogoliens!


Dire que sans l'ASC de quartier portant son nom et ce qui reste de l'endroit domiciliaire du génie aux abords de Banuxba, l'ambouchure du cours d'eau Khouloupe à la plage de N'Gadié, il ya longtemps que le nom de N'Dogol serait effacé de la mémoire collective!


On l'associait ainsi à l'âne ou à son cri (braiement) nocturne! En effet, il était coutume de voir des troupeaux asiniers ( adjectif qualificatif se rapportant à l'âne) aux quatre coins de Bargny. Leurs propriétaires notamment Baye Yabba Xanca (prononcer Hantia) de Bargny Guedj et Baye Aliou Diop de Santhioub M'Both, faisaient fortune avec leurs parcs d'ânes dans le transport du mil après le battage des épis après les récoltes abondantes à l'époque.


La race equine (adjectif qualificatif en rapport avec le cheval, equus en vieux latin, caballus en latin moderne) quant à elle, était jugée non désirable par N'Dogol. Ce qui faisait qu'aucune trace de chevaux sédentaires n'existait à Bargny. Les chevaux et leurs maîtres ne faisaient que transiter de jour, évitant d'y être surpris par la tombée de la nuit!
Le seul cheval qui avait ce privilège était celui du Jaraaf Baye Tamba N'Diaye qu'il faisait danser au son des tams-tams à l'occasion de certaines célabrations traditionnelles, politiques, religieuses...


Aujourd'hui, les rôles sont définitivement inversés: l 'âne a totalement disparu du paysage bargnois, cédant la place aux centaines de chevaux ayant pris la direction de la région de Dakar suite au long cycle de sécheresse qui avait frappé les pays de la zone du Sahel durant la décennie 1970-1980.


Là où Rufisque a vu son parc de "wëtir" augmenter de manière astronomique, Bargny a vu s'installer et prospérer les charetiers avec le transport du sable marin boosté par la forte demande occasionnée par le boom de la construction de maisons 
Imaginez donc ces tonnes de sable prélevé d'année en année sur le littoral de Bargny notamment sur la plage de Ximbe( Himbé) approvisionnant également l'extention fulgurante de Rufisque vers Gouye Mouride...!
Moralité:
Avec la domiciliation du cheval jadis considéré (à tort ou à raison?) comme l'anti-N'Dogol par excellence, `nos ancêtres ne voyaient-ils pas plus loin que nous leurs descendants par rapport au péril lié à l'avancée fulgurante de la mer qui est plus à attribuer au prélèvement sans discontinuer du sable marin qu'essentiellement au réchauffement climatique,certes avérée?
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